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De nombreux mouvements collectifs en faveur de notre planète se sont créés ces dix dernières années. Parmi eux, des associations telles que Makesense ou plus récemment Little Citizens For Climate contribuent chaque jour à créer un monde plus responsable. Ce mois-ci c’est Danièle, fondatrice de l’association Little Citizens For Climate et fervente partisante de la cause environnementale qui répond à nos questions !
Temps de lecture : 6 min 🙂

1) Est-ce que vous pourriez vous présenter et nous raconter quel est votre parcours ?

Je m’appelle Daniele, j’ai 60 ans et j’ai travaillé pendant 35 dans une grande banque française dans des agences un peu partout en France. Après un problème de santé qui m’est tombé dessus, j’ai été forcée d’arrêter brutalement mon activité professionnelle il y a 6 ans.

Une fois le choc passé, je me suis dit que c’était impossible pour moi de rester passive. J’avais envie de réutiliser ce que je savais faire et mettre du sens dans la suite de mon parcours.

Après la démission de Nicolas Hulot en août 2018, il y a tout pile deux ans, j’ai choisi de créer l’association « Little Citizens For Climate » pour mettre ma petite pierre à l’édifice. C’était avant l’apparition de Greta Thunberg dans le paysage médiatique. J’avais l’impression que les jeunes héritiers de cette situation méritaient d’être écoutés ! 

L’association Little Citizens For Climate

Reconnue d’intérêt général et membre des clubs pour l’UNESCO, Little Citizens For Climate valorise et accompagne l’engagement de la jeunesse sur les préoccupations environnementales. La création de cette association m’est donc apparue comme une évidence afin de donner à ces jeunes un espace pour agir et exprimer leurs idées.

2) Quels sont les enjeux et les challenges dans le développement de l’association Little Citizens For Climate ?

Créée en 2018, nous accompagnons avec Little Citizens For Climate l’engagement de la jeunesse pour la biodiversité, le réchauffement climatique, la dégradation des écosystèmes et l’épuisement des ressources naturelles. Accompagner la jeunesse autour de ces sujets passe par le fait d’agir, d’échanger et d’apprendre.

  • Agir, en relayant les actions individuelles de personnes et jeunes isolés qui n’ont par exemple pas une audience suffisante.
  • Échanger, tout seul on a un point de vu parfois étroit donc le fait de créer du lien et d’être dans la cohésion permet d’évoluer ensemble.
  • Apprendre, car pour nous la sensibilisation c’est la clé. Si on ne comprend pas pourquoi on le fait, on n’aura pas envie de le faire. Jamais pour culpabiliser, simplement pour faire comprendre à quel point c’est important.

Pendant la première année, nous avons défini ce que nous voulions être ou plutôt ; ce que nous ne voulions pas être. La seconde année nous a permis de structurer la ligne éditoriale, le contenu, l’esprit de l’association et son identité à la fois philosophique et visuelle.

Enfin, la troisième année qui démarre tout juste sera consacrée à nous donner les moyens de ces ambitions. Passer à la vitesse supérieure en s’entourant de partenaires tout en continuant à agir avec le plus d’impact possible.

3) Qu’est-ce qui vous motive le plus au quotidien avec Little Citizens For Climate ?

Le fait de permettre à des jeunes de mettre le pied à l’étrier. L’association est représentée par des jeunes ambassadeurs de différents pays tels que le Panama, l’Égypte ou le Bengladesh. Ces personnes sont jeunes et souhaitent s’investir en aidant par de la communication, du graphisme voire même de l’art. Or, j’ai souvent été frappé par la difficulté pour eux de trouver un emploi sans expérience.

« Nous leur laissons toute liberté et toute confiance pour qu’ils puissent réaliser leurs travaux. Les jeunes deviennent donc les artisans de leur propre projet. »

Par l’ouverture de notre association, sans jamais censurer les jeunes, nous leur permettons de se trouver dans une position où ils peuvent gérer un projet de sa conception, en passant par sa réalisation, jusqu’à la concrétisation. Un jeune peut donc arriver avec des projets sans savoir concrètement comment les mener.

Nous leur laissons toute liberté et toute confiance pour qu’ils puissent réaliser leurs travaux. Les jeunes deviennent donc les artisans de leur propre projet, signé par eux-mêmes mais accompagnés et assistés par les bénévoles de notre structure.

Donner confiance aux jeunes

Dans les cursus scolaires, les projets qu’ils réalisent par exemple en stage ne sont pas toujours diffusés ou mis en avant par leur responsable. Et je crois qu’aujourd’hui, les jeunes ont besoin d’avoir cette légitimité pour pouvoir se réaliser et prendre leur envol. C’est ce que nous souhaitons faire en les accompagnant et en leur montrant notre confiance.

Chez Little Citizens For Climate, nous avons donc entamé une procédure d’accréditation avec l’Union Européenne pour permettre aux jeunes d’aller faire des stages à l’étranger dans des domaines très divers tels que la communication, la botanique voire même le juridique. Toujours pour offrir une montée en compétence à ces jeunes, tout en les aidant à développer leur confiance en eux.

4) Comment faîtes-vous pour trouver un équilibre entre votre activité professionnelle et vos projets personnels ?

Justement, c’est là qu’est le problème ! Ce qui était au départ une aventure imaginée sur une impulsion, a pris énormément d’importance et l’activité de l’association nécessite de plus en plus de temps.

J’avais à cœur de mettre de l’optimisme, de la poésie dans les messages que nous diffusons. C’est certainement pour cela que nous sommes très sollicités, parce que nous restons nous-mêmes au sein de Little Citizens For Climate.

« La difficulté va donc être de définir qui seront nos partenaires. Notamment par rapport aux valeurs des entreprises et de leurs activités respectives. »

Aujourd’hui, soit on rétropédale soit on va plus loin. Mais on devra passer par des financements pour continuer à se développer. On a donc envisagé le Mécénat privé pour grandir, s’organiser, en faisant attention cependant à ne pas tomber dans le greenwashing.

La difficulté va donc être de faire la part des choses et de définir qui seront nos partenaires. Notamment par rapport aux valeurs des entreprises intéressées et de leurs activités respectives.

Grandir mais avec précautions

Même si nous arrivons à le faire depuis deux ans, ce n’est pas vivable de façon pérenne. Aujourd’hui il faut être pragmatique, et se dire qu’il faut consolider notre développement avec des salariés et de nouveaux moyens techniques.

C’est très stimulant mais pour que ça reste un plaisir, il ne faut pas que ça vous dévore. Il y a un équilibre à trouver pour prendre nos responsabilités et savoir déléguer.

Nous envisageons de prendre des étudiants en service civique, en stage ou en alternance. Pour cela, nous avons présenté un dossier auprès du ministère pour expliquer qui on était, comment on fonctionnait et dans quels buts. Pourquoi faire appel à des jeunes en services civiques ? Qu’est-ce que cela leur apportera ? Nous aurons d’ailleurs la réponse à cette demande accréditation au mois de novembre prochain.

5) Considérez-vous qu’apprendre à mieux se connaître est bénéfique pour mieux vivre ?

C’est essentiel. La particularité de notre association c’est la diversité des bénévoles. On a des enseignants, des archéologues, et cette diversité de parcours et de culture est très enrichissante.

Par exemple, quand on écoute Nasli qui est égyptienne, on apprend que l’Egypte est sous régime militaire et que donc les rassemblements y sont très contrôlés ! Dans ces conditions, organiser des séances de ramassage de déchets devient difficile. On découvre beaucoup de choses en discutant avec des personnes d’autres cultures, d’autres milieux et le fait qu’on ait envie de s’ouvrir contribue en retour à notre ouverture d’esprit.

« Chacun a des besoins, une façon de penser et il faut donc faire un grand écart en permanence pour communiquer l’énergie nécessaire et avancer ensemble. » 

Aujourd’hui, je trouve que les médias font peu de travail de fond et c’est triste. Pouvoir lire un article suffisamment fouillé et neutre pour se faire sa propre opinion est devenu rare. Car si les médias sont le seul canal à notre disposition, on n’a plus la possibilité de se faire une réelle opinion sur un sujet.

En revanche, lorsque l’on discute avec une personne qui vient d’une autre culture, on peut apprendre beaucoup de choses. Au quotidien on aurait tendance à se plaindre. Mais le fait d’être confronté à d’autres cultures ça calme. Ça fait baisser d’un ton et ça permet de relativiser sur sa propre situation.

6) Qu’est-ce qui vous aide à prendre les décisions justes et à avoir confiance en vous ?

Animer des personnes c’est très chronophage et l’éclatement géographique de nos membres – en plus de la crise – nous impose un travail en distanciel presque exclusivement numérique. Il faut passer beaucoup temps à discuter, à réfléchir avec les uns et les autres pour pouvoir mener les projets.

Aussi, notre plus jeune ambassadrice à 7 ans et notre bénévole la plus âgée 60 ans. Chacun a des besoins, une façon de penser et il faut donc faire un grand écart en permanence pour communiquer l’énergie nécessaire et avancer ensemble.

Même si ces personnes sont autonomes, elles ont tout de même besoin d’encouragements, de conseils. Il y a également les nouveaux bénévoles à former, de l’administratif à faire, des projets à développer. C’est donc difficile d’être en forme en permanence disponible car nous sommes sollicités pour de multiples raisons !

Sur le fond on sent cette volonté de faire bouger les lignes et c’est très encourageant mais sur la forme, il faut canaliser cette énergie, l’organiser. Les gens ont envie mais ne savent pas forcément comment faire. On a parfois l’impression de tirer une charrette trop lourde mais heureusement, comme nous avançons tous ensemble, c’est très engageant.

7) Pour continuer à évoluer sur le plan personnel et avec Little Citizens For Climate, quelles seraient vos aspirations ?

Personnellement, j’ai 60 ans donc ce qui me plait c’est, être utile et aider les gens à se réaliser ! J’aimerais transmettre et que cette association – une fois bien organisée – puisse être prise en main et que les jeunes continuent à en écrire l’histoire.

J’aimerais aussi en faire un modèle économique viable pour que des personnes puissent en vivre et d’ici quelques années, me contenter d’être en photo sur le mur en tant que doyenne de ce beau projet participatif et humain !

8) À toutes les personnes qui découvrent votre parcours de vie et qui cherchent à construire leur propre chemin, qu’aimeriez-vous leur dire ?

Faîtes-vous confiance et n’écoutez-pas les voix qui plombent ! Entourez-vous des bonnes personnes. De votre projet découlera la volonté et l’envie ; ce sont eux les moteurs essentiels.

Soyez humbles, posez des questions, soyez curieux même si ça sort des sentiers battus. Un projet ne se structure pas d’un coup et on se construit avec son projet, jour après jour. Dans le travail, chaque petite goutte peut générer un tsunami. Il faut croire en ses capacités mais pour cela, n’ayez pas peur de les découvrir !

➡️ Avant de terminer, j’aimerais vous proposer le jeu du portrait chinois ! C’est un jeu littéraire qui permet d’en savoir plus sur votre personnalité. Prête ? 🎭

Si vous étiez un animal, lequel et pourquoi ? Une hirondelle 🐦 Pour le printemps, la liberté et les voyages !

Un super pouvoir : avoir une baguette magique 🧚‍♀️ pour pouvoir exaucer le voeu de chaque personne.

Un défaut : l’impatience 🙄 je veux toujours avoir fini avant d’avoir commencé…

Une qualité : la loyauté 🙌 je suis très fidèle en amitié !

Et la citation qui vous caractériserait le mieux ? « Il faut avoir du chaos en soi pour accoucher d’une étoile qui danse. » – Nietzsche

Si vous souhaitez prendre du recul sur votre propre parcours, planifiez un échange avec Tristan 😊

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